[Old Website] Homeland: Dangereusement addictif (1×09 – 1×12)
Homeland c’est déjà terminé. Ça aura passé super vite, j’arrive à peine à y croire. Cette série aura été un véritable coup de cœur, en plus d’une parfaite réussite du début à la fin. Même quand la série me perturbait en allant dans des directions inattendues, elle ne m’a jamais déçu.
Évidemment, il y a son casting. Claire Danes fabuleuse, dévoilant au fil des épisodes de nouvelles facettes de son personnage et une palette impressionnante d’émotions. Carrie Mathison est une héroïne troublante, troublée et passionnante à suivre. Parler uniquement de Carrie et Claire Danes serait injuste pour ses deux complices. Damian Lewis est impeccable dans le rôle de Brody. L’intensité dans son regard dans le bunker du vice président mérite à elle seule un prix. Et Saul (soupir d’admiration pour Mandy Patinkin), la force tranquille dont il faut aussi se méfier. Son calme olympien cache un fin stratège capable de menacer le vice président. Il est beaucoup plus fin que Carrie et sa méthode est visiblement la bonne à la vue des derniers événements.
Succès critique, Homeland est aussi un succès public pour Showtime. La série a réussi le parfait équilibre entre une série exigeante du câble et une série addictive des networks. Les scènes d’action de chasse à l’homme succèdent à des moments plus calmes de tension psychologique. Homeland aura su fusionner les meilleurs atouts de Sleeper cell et de 24, sans que l’on pense jamais à une copie. La série s’inscrit ainsi dans la lignée des séries post 11 septembre, ajoutant sa pierre à l’édifice. La série fait aussi, sans le vouloir, le jeu des cinglés de tous poils. Carrie la folle furieuse avait raison. Aussi fou que cela paraisse.
La deuxième partie de la saison aura été surprenante en partant dans des directions inattendues, mais retombant toujours sur ses pattes. Coucher avec l’ennemi, je n’étais pas convaincu. Au final, ça a renforcé et humanise Brody et Carrie en les connectant d’une étrange façon. Ça a permis aussi d’affirmer la personnalité instable de Carrie. L’un des éléments clés de la série. Car Homeland ce n’est pas seulement une série sur le terrorisme, c’est une série sur la chute d’une femme, la cruauté des hommes et la paranoïa ambiante toujours palpable aux Etats Unis où la menace terroriste reste une possibilité. La série pose aussi la question de l’Islam dans la société américaine, toujours perçue comme menaçante. Si Brody prie à l’abri des regards, ce n’est pas seulement une question de profil bas mais aussi du regard de sa propre famille.
Le final est comme un grand téléfilm où l’on connaît déjà les personnages. On prend intelligemment nos attentes à contre pied. L’action arrive en plein milieu et rien ne se passe véritablement. La série résiste à la tentation de tout faire sauter. Ça aurait été très osé et en même temps, il y avait encore plus malin à faire. Cela, la série l’a compris. Brody entrevoit un plan plus large, devenant l’égal de Nasir, son plus fidèle allié et non pas (plus) sa marionnette. On va jusqu’au bout du basculement de Carrie. Préférant les électrochocs à la vérité se mettant en place dans sa tête. Rageant certes, mais cela offre un terrain de jeu idéal pour la saison 2. Brody se rapproche du pouvoir, Carrie est hors jeu et Saul repart la piste vers Abu Nasir.
Que pourrais je ajouter de plus ? Je crois avoir tout dit. Homeland par contre n’a pas encore dit son dernier mot.